Ma logique globale pour plannifier son entrainement....

Dans un premier temps, il faut bien avoir à l'esprit qu'on ne peut être au top toute l'année, notamment car réaliser une performance optimisée implique un haut degré d'investissement mental, autrement dit une forte motivation....Autant dire que de ce point de vue, l'athlète doit se fixer un maximum de 3 à 4 épreuves phare dans l'année...Pas plus !!


Il est donc fondamental de commencer par savoir ou l'on va, ce que l'on veut faire, quelles courses prioritaires ??....

Ensuite, faire un peu le bilan de ses propres qualités, de ses faiblesses, quantifier le travail nécessaire pour améliorer telle et telle spécificité de son sport pour fixer des axes de travail précis....Je dirais que globalement, on cherchera toujours à combler ses faiblesses, on a toujours plus de temps à gagner sur ces domaines que sur ses points forts....Sachant que le boulot fait dans un domaine reste transférable aux autres disciplines...Ne pas croire que (par exemple) parce que j'augmente mon effort en vélo niveau kilométrage nuira forcément à mon niveau course à pied mais souvent bien au contraire.

Dans l'exemple du triathlon, la multiplicité des sports rend l'entrainement très riche par l'acquisition et l'amélioration des techniques mais aussi des capacités physiologiques.

Nous prendrons un exemple :

Gérard Bouchard (nom inventé ou presque) triathlète adulte a une Vitesse maximale aérobie de 19 kmh, court un 10 000m en 37' et un semi marathon en 1h30....De part ces données, on remarque que notre homme est plutôt rapide (VMA) mais peu endurant puisque'il tient un petit pourcentage de celle ci sur des distances longues....le travail physio dans ce cas de figure sera de bosser préférentiellement sur des allures de préparation course, soit le seuil anaérobie (allure "tenable" sur une heure)...

Deuxième exemple, François Gerbier (deuxieme nom d'emprunt), semble être un piètre nageur (record a 30' au 1500m), excellent cycliste et coureur à pied, il sait qu'en gagnant en natation, il sera aux avant postes à l'arrivée....Il se trouve que François est un athlète souple, musculairement armé niveau dorsauds, triceps mais sa technique n'a jamais été dégrossie, tête mal placée, attaque de bras etc à revoir....Parfois pas grand chose et c'est 5' en moins en l'espace de 10 séances !!!....Avant de gagner 5' sur son 10 000m, il aurait pu cravacher......

Tout ça pour dire que selon le profil de l'athlète, il faut cibler un ou plusieurs axes de travail notamment sur la période de reprise foncière....Cela veut dire en quelque sorte, repartir sur des bonnes bases !!

Personnaliser l'entrainement d'un athlète revient donc à bien identifier ses forces et ses faiblesses pour l'emmener à l'utile d'abord (que ce soit technique ou physique) et cela implique un véritable entretient, avoir accés pour l'entraineur coach au passé de l'athlète comme son cahier d'entrainement ainsi que toutes ses meilleures performances et ses contre performances et tenter d'analyser ensemble les courses réussies et ratées....Comprendre un échec, c'est progresser !! Combien de sportifs reproduisent d'années en années les mêmes types de plannification pour finalement reproduire les mêmes courses !!!....voire les mêmes échecs !!.....

Beaucoup d'athlètes qui au prime abord sont très courageux ne le sont finalement pas tant que ça puisque, ok, ils mettent les shoes et partent sous la pluie mais ne sortent pas forcément de leur routine et ne rentrent pas plus que ça dans l' EFFORT !!

C'est assez typique sur l'entrainement du triathlète qui considère que parce qu'il fait beaucoup de volume, fait ce qu'il faut...On se rend compte qu'en fait les séances foncières pures sont souvent trop rapides....que le travail de VMA n'est pratiqué qu'en course à pied et que la préparation type seuil anaérobie n'est pas abordée....ou trop peu !!

C'est là que l'aide d'un coach, œil extérieur, est d'une aide précieuse, pour mettre le doigt là ou ça fait mal....Mettre l'accent sur ce qu'il convient de bosser et ne pas se satisfaire d'un genre de "confort de route" qui au bout du compte ne fait plus avancer....Du coup, la motivation baisse et les performances se dégradent...Logique !

Ma démarche est simple, je pense que toute l'année, chaque qualité doit être abordée, histoire de ne pas perdre des acquis, avec bien sur des dominantes....

Pour moi, d'un point de vue des filières énergétiques, il est fondamental de bosser à 70-80% au seuil aérobie, mettre l'accent sur la VMA-PMA en période précompétitive et intensifier le travail au seuil (FTP) anaérobie dans la période proche d'une épreuve phare....De plus en période réellement proche de la course quelques sessions à allure précise course s'impose pour affiner ses sensations, améliorer sa capacité à régler son allure...

Il faut bien comprendre que l'on récupère mieux (énergétiquement parlant) d'une séance fractionnée que d'une sortie longue....Donc avoir peur de fractionner un jeudi parce qu'il y a course dimanche, c'est une erreur et d'autant plus si c'est pour remplacer par 3h de vélo !!

En dernier point, je pense que pour préparer un "long distance", il faut mettre de coté l'aspect "kilométrage", trop d'athlètes sont d'abord polarisés sur cet aspect alors que le contenu technique et qualitatif est bien plus important !!!

Chaque sortie d'entrainement doit être réfléchie en amont, notre sport est très riche, et il y a toujours un petit quelque chose à travailler si ce n'est physiquement , ce sera au moins techniquement....C'est ce qui cassera d'autant plus la monotonie de l'entrainement.



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Commentaires: 2
  • #1

    BIBIE MARTIAL (jeudi, 01 octobre 2015 18:47)

    Bonsoir, bien le billet sur planifier son entrainement, mon problème est que je nage le 1500m en 32', le vélo 40km à30km/h ,la course en 58' les 10 km .Ma question dois je cibler la natation , le vélo , la corse ? .J' ai 54 ans.
    Sportivement

  • #2

    OJ (mardi, 06 octobre 2015 14:48)

    Pas facile comme ça de répondre à ta question "Bibie martial"....A priori, tes valeurs semblent équilibrées, reste à voir l'aspect technique de chaque discipline et ça, ça ne se fait pas derrière un clavier....Faut voir sur le terrain la marge de progression technique d'abord puis physio ensuite !! ....on peut pas dire mieux !