L'aspect mental dans l'entrainement...

    Un domaine trop négligé et qui pourtant est fondamental, c'est bel et bien l'aspect psychologique dans l'entrainement....Ou plutot,quel comportement à tenir au quotidien dans l'entrainement face à notre environnement ?

 

Combien de fois entend -on autours de nous ? : je roule pas, il y a trop de vent, ou encore courir sous cette pluie, non merci etc....Et pire encore, le jour de la course lorsque l'athlète s'appitoie sur son sort parce que l'eau est froide, ou le vent est très fort ou qu'il fait trop chaud....

 

    Certes, celà rendra l'épreuve moins "plaisante" mais une épreuve par définition doit elle être plaisante, n'est t-il pas au contraire souhaitable que les conditions soient dures de façon à s'en retrouver plutot mieux par rapport à une masse de coureurs qui seront abattus avant le départ par justement les conditions du jour qui, rappelons le, seront les mêmes pour tout le monde !!

 Tout ça pour préciser que l'entrainement est une phase de préparation à toute situation, le vrai athlète s'adapte, c'est  la maitre mot, il s'adapte aux conditions du jour et sait en tirer le meilleur parti car à aucun moment son mental ne doit être affecté par les conditions du jour.....Ce qui veut dire que l'athlète doit rechercher à l'entrainement des conditions difficiles contre lesquelles il sera potentiellement confronté en compétition et donc familiarisé avec la difficulté maximum....

 Celà veut dire qu'un triathlète n'a pas de soucis à se présenter en situation d'handicap (surcharge de séances, matériel moins performant...etc) sur un entrainement même s'il explose, il sait en son fort intérieur qu'il a bien bossé et que le jour J, il s'en ressentira plus fort et plus confiant dans ses possibilités...

 

   Un exemple concret : le travail de fractionné en vélo sera bien plus profitable physiologiquement et bien sur psychologiquement s'il est effectué face au vent et sur une partie plutot montante (faux plat)....L'athlète acquiert progressivement une confiance face à ces conditions difficiles et devient fort sur ce genre de situation.

 

   L'athlète, souvent chez les jeunes à faible expérience, se conforte derrière des "attributions causales externes", j'aime ce terme parce que ça veut bien dire ce que ça veut dire !.....

 

Il trouvera toujours une excuse à la noix pour justifier de tel ou tel échec ou disons non réussite totale.....Il est très important que très rapidement l'athlète fasse sa propre analyse et sache déterminer le pourquoi d'un échec mais qu'il rejette systématiquement (dans la majorité des cas) le terme : "pas de chance"....la chance, il faut se la provoquer et on se rend compte que ce sont toujours les mêmes qui crèvent en course, qui ratent leur départ en natation parce que "pas prêt !", qui ne trouvent pas leur vélo dans le parc...etc...etc....En fait tous ces petits détails s'anticipent et on n'a pas le droit de parler de malchance dans ces cas de figure....

 

 Un autre point important dans l'approche psychologique, c'est l'acceptation d'une hiérarchie, je veux dire par là que beaucoup d'athlètes de tout niveau de performances, acceptent inconsciemment que tel ou tel adversaire soit devant et le reste à vie...

    Je prends un exemple concret:

 

Année 2001, je suis en charge de l'équipe de France planche à voile masculine, j'ai 5 athlètes dans mon groupe, les meilleurs français donc qui depuis déjà quelques années trustent des places honorables au niveau mondial (entre la 5ème et 20ème place)....Pour moi, sur le terrain, ces athlètes étaient d'une valeur équivalente, j'en ai déduit qu'ils faisaient un petit complexe d'infériorité face aux néo-zélandais, australiens,grecs..etc...

 

J'ai démarré mon approche par arriver à "démystifier" ces "leaders" aux yeux des athlètes dont j'étais en charge, il a fallu pour ça créer le dialogue (la barrière de la langue a été vite résolu), en faire des réelles connaissances...Concrètement, nous invitions ces athlètes aux multiples titres de champions du monde à notre table le soir à échanger diverses banalités et conneries, ma table était très vite une table internationale ou se mélangeaient espagnols, autrichiens, australiens, néo-zélandais, anglais, allemands, ukrainiens etc...

 

L'impact psychologique pour moi a été fondamental, mes athlètes ont pris conscience que leurs adversaires (qu'ils avaient peut être tendance à idolâtrer un peu) avaient aussi leurs faiblesses, ils pouvaient parfois leur paraître un peu bébête, ou simplement être des "Monsieur tout le monde".

 

Ca a été un déclic, les championnats ont au fur et à mesure de ces quatre années de plus en plus trustés par l'élite française pour finir en apothéose en mars 2004, fin des selections pour les JO d'Athènes avec 5 français dans les 10 premiers du mondial (avec les places remarquables de 1.3.4 .7 et 10 ème !)

 

De la même façon, je me souviens d'Emilie Bompaix, 30' avant le départ du triathlon de royan (LD) qui me montre dans le parc à vélo la future victorieuse de l'épreuve...Je lui réponds à ça : Pas question de tenir un langage pareil, tu ne sais pas dans quel état de forme elle est, tu ne connais pas le déroulement de la course, tu dois croire en tes chances et en aucun cas tenir ce discours de looser !....L'avenir me donnera raison puisqu'Emilie remporte l'épreuve haut la main sur la partie course à pied à la suite également d'une super natation.....Ne pas accepter de hierarchie pré-établie, jamais !

 

   Ce que l'on retrouve au quotidien à l'entrainement, ce sont des triathlètes qui confondent entrainement et compétition, et qui du coup gachent leurs séances de natation en nageant systématiquement dans les pieds, dans les bulles, à taper dans la sauce sans recherche d'appui, de glisse alors que celà doit être la préoccupation permanente pour un nageur, tout ça pour finalement faire des chronos ou plus simplement ne pas lacher l'allure du nageur devant...C'est foncièrement anti-progrès...Dommage !

 

Bien sur la compétition saine à l'entrainement est nécessaire pour passer des caps, aller chercher plus loin mais celà ne doit jamais nuire à la technique (et dans toutes les disciplines bien sur)...

OJ

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